Les enjeux de la souveraineté numérique pour les entreprises européennes

Nos vies, nos administrations, nos économies reposent désormais sur des services numériques. Or, ces services de cloud, messagerie, plateformes, outils de collaboration, intelligence artificielle sont majoritairement détenus et opérés par des acteurs non-européens, comme les géants du numérique américains (GAFAM : Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ou chinois (BATX : Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi).

Visuel d'une page web et d'un drapeau européen

Cette domination technologique se traduit par une influence massive sur l’internet mondial, mais aussi par une dépendance croissante à des infrastructures et des logiciels qui échappent à notre contrôle.

Qu’est-ce que la souveraineté numérique ?

La souveraineté numérique, ou cybersouveraineté, est la capacité pour un État, une organisation ou une entreprise, à maîtriser ses choix technologiques, protéger ses données, et gérer ses infrastructures numériques en toute indépendance.

Concrètement, cela signifie :

  • Savoir où sont stockées les données sensibles, et sous quelle juridiction ;
  • Disposer d’alternatives souveraines aux services numériques critiques (cloud, messagerie, IA) ;
  • Réduire la dépendance technologique vis-à-vis des solutions extra-européennes ;
  • Protéger les citoyens contre les dérives en matière de surveillance ou de manipulation.

Dépendance numérique : des risques concrets et croissants

Confier ses données et ses opérations critiques à des acteurs non-européens, c’est s’exposer à des risques concrets, stratégiques, économiques et juridiques.

  • Perte de contrôle juridique: Des lois comme le Cloud Act permettent aux autorités américaines d’accéder aux données stockées par des entreprises américaines, même si ces données sont hébergées en Europe. Cela pose un risque d’espionnage économique, de fuite de propriété intellectuelle et d’atteinte à la vie privée.
  • Vulnérabilité systémique: Les pannes récentes de grande ampleur chez AWS (Amazon Web Services), Microsoft Azure ou Google Cloud ont démontré la fragilité de cette dépendance : des milliers d’entreprises européennes se sont retrouvées paralysées sans recours possible.
  • Instabilité commerciale: Les changements de politique tarifaire ou algorithmique décidés unilatéralement par les grandes plateformes peuvent impacter brutalement les entreprises européennes, sans discussion ni régulation.
  • Érosion de la compétitivité : En externalisant leurs données, les entreprises européennes financent indirectement leurs concurrents étrangers et affaiblissent l’écosystème numérique local.
  • Censure et manipulation : La dépendance à des plateformes étrangères peut aussi engendrer des risques de censure ou de manipulation de l’information, particulièrement sensibles en période électorale ou de crise.

L’Europe réagit : bâtir une autonomie numérique européenne

L’Union européenne a pris conscience de cette vulnérabilité. Depuis quelques années, elle multiplie les initiatives pour reconstruire une souveraineté numérique européenne. Parmi elles :

  • eIDAS 1.0 (2014): Le règlement eIDAS a posé les bases d’un cadre juridique commun pour l’identification électronique et les services de confiance (signature électronique, horodatage, etc.) au sein de l’UE.
  • RGPD (2018) : Le RGPD donne aux citoyens européens un contrôle accru sur leurs données personnelles et impose des règles strictes aux entreprises qui les traitent.
  • Digital Services Act (2022) : Le Digital Services Act vise à responsabiliser les grandes plateformes en matière de contenus illicites et de désinformation.
  • Data Act (2023) : Le Data Act facilite l’accès et le partage des données industrielles, encourageant l’innovation et la compétitivité des entreprises européennes.
  • eIDAS 2.0 (2024) : eIDAS 2.0 renforce la confiance dans les transactions numériques en harmonisant les services d’identification électronique et les services de confiance à travers l’UE.

Ces réglementations sont complémentaires et forment un cadre juridique solide pour protéger les citoyens et les entreprises européennes dans l’espace numérique.

Des projets souverains

  • Gaia-X : infrastructure cloud européenne sécurisée et interopérable.
  • European Digital Identity Wallet : portefeuille d’identité numérique européen.
  • Soutien accru aux Autorités de Certification européennes, aux fournisseurs cloud de confiance, et aux technologies open source.

Le message est clair : l’Europe doit construire son propre socle de confiance numérique, aligné sur ses valeurs démocratiques, son droit et sa stratégie économique.

La confiance : fondement de tout échange numérique

Dans un monde numérisé, la confiance est la condition de toute interaction : signer un contrat, transmettre une facture, accéder à un service public, prouver son identité.

Cette confiance repose sur :

  • La certitude de l’identité des acteurs ;
  • La garantie d’intégrité des documents ;
  • Le respect des réglementations européennes comme eIDAS.

Les services de confiance : piliers invisibles du numérique sécurisé

Les certificats électroniques, la signature numérique, l’horodatage, ou encore le cachet électronique sont des fondements techniques de cette confiance.

Mais encore faut-il que ces services soient eux-mêmes dignes de confiance : émis, stockés et gérés par des acteurs qualifiés, certifiés et souverains.

Le rôle stratégique des Autorités de Certification européennes

Dans cette dynamique, les Autorités de Certification qualifiées, comme ChamberSign, ont un rôle central à jouer.

En garantissant une infrastructure souveraine, des processus certifiés, et un enracinement territorial en France et en Europe, elles permettent :

  • De sécuriser les échanges électroniques ;
  • De protéger les données des citoyens et des entreprises ;
  • De préserver les valeurs démocratiques européennes ;
  • Et surtout, de reprendre le contrôle sur notre avenir numérique.

Conclusion : Reprendre le contrôle, étape par étape

Il est temps pour l’Europe de reprendre le contrôle de son destin numérique. Concrètement, cela signifie :

  • Évaluer la dépendance numérique de votre organisation : Quels services utilisez-vous ? Où sont stockées vos données ?
  • Privilégier des solutions de confiance, locales et transparentes : Existe-t-il des alternatives européennes ?
  • Exiger de la transparence de la part de vos fournisseurs : Comment protègent-ils vos données ?
  • Découvrir comment Chambersign peut vous aider à sécuriser vos échanges électroniques et à garantir votre souveraineté numérique.

Face aux géants du numérique mondialisé, il est temps pour l’Europe, pour ses entreprises, pour ses institutions, de choisir l’indépendance technologique, en s’appuyant sur des solutions, des acteurs et des infrastructures de confiance et locales.

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